Le déclin des abeilles, stoppé par le bio ?

Le déclin des abeilles sauvages atteint des proportions inquiétantes en France comme ailleurs en Europe. Les raisons de cette disparition sont nombreuses, mais les pratiques humaines sont largement en cause. Le bio pourrait-il être une solution au déclin des abeilles ?

Abeilles ruche

Le déclin des abeilles dans le monde

Alors que le bio n'occupe encore qu'une part marginale de l'agriculture, le déclin des abeilles prend de l'ampleur. Plus du tiers des ruches disparaît chaque hiver aux États-Unis. En Europe, la disparition des colonies atteint les 20 %, et 14 % en France en 2013. Ce déclin touche tous les types d'insectes pollinisateurs : abeilles domestiques ou sauvages, bourdons et papillons. C'est le principe même de la pollinisation des espèces végétales qui pourrait être en danger. Son rôle est pourtant essentiel, puisqu'elle concerne des fruits qui assurent le tiers de l'alimentation mondiale (seules les céréales ne seraient pas touchées). Une disparition des abeilles serait donc un désastre écologique et économique, dont le préjudice a été estimé à 150 milliards d'euros au niveau mondial.

Les causes du déclin des abeilles

Selon les chercheurs, plusieurs facteurs combinés expliquent la disparition progressive des abeilles. En premier lieu, le faible taux de développement de l'agriculture bio. Les pesticides et engrais les plus utilisés sont particulièrement nocifs pour les abeilles, dont elles détruisent le système nerveux central. La prolifération du frelon asiatique est également en cause, tout comme celle du parasite Varroa. Pour enrayer ce déclin préoccupant, les pouvoirs publics se mobilisent. En 2015, l'Union européenne a interdit l'utilisation de quatre pesticides parmi les plus dangereux pour les abeilles. Mais ailleurs dans le monde, les engrais prolifèrent et les conséquences de la disparition des abeilles deviennent dramatiques. En Chine, leur déclin est tel que, dans certaines exploitations, des hommes se chargent de polliniser manuellement les fleurs. Seul un recours massif à des pratiques bio dans l'agriculture pourrait enrayer le déclin des abeilles.